Du phénomène à l’enjeu de santé
Le mot Chemsex est issu de la contraction des termes anglais « Chemicals », c’est à dire produit chimique/drogue et du mot « sex » (sexe en français). Il désigne le fait de consommer des produits psychotropes pendant les activités sexuelles pour les rendre plus intenses et les prolonger.
Le Chemsex est l’usage de drogues dites de synthèse (NPS, Nouveaux Produits de Synthèse) , dans un contexte et mais surtout dans un but sexuel, quelle que soit la voie d’usage. Les produits utilisés sont surtout les cathinones (dont la 3MMC, 4MEC, NRG2…), seules ou parfois associées avec d’autres substances : cocaïne, kétamine, GHB/GBL, Crystal Meth, poppers, MDMA…
Les substances peuvent être consommées par voie orale, sniffées ou injectées, on parle alors de slam ou slamming. De cette manière, le plaisir et la désinhibition sont encore augmentés et permettent des pratiques plus « hard » et plus longues. Le risque d’addiction est quant à lui majoré.
Pour bien saisir l’enjeu sanitaire, il faut distinguer le Chemsex où la consommation de drogue est principalement liée à un objectif de rapport sexuel, de rapports sexuels conséquents à la prise d’un produit dans un cadre festif (en club, par exemple).
Une des formes les plus répandues de la pratique du Chemsex est l’organisation d’orgies/de partouzes dans lesquelles plusieurs types de produits sont consommées. Il peut se pratiquer également seul , à deux, ou lors de sessions on-line. Le Chemsex peut alors exposer à des risques accrus d’Infection Sexuellement Transmissible, d’addiction aux substances et comportementale, à l’apparition de troubles psychiatriques au long court…
Si les NPS dont les cathinones de synthèse font leur apparition vers 2008 en France, depuis la pratique reste en expansion, principalement dans les communautés LGBTQIA+, mais aussi hétérosexuelles libertines. Elles ont notamment pu y être en partie démocratisée par les réseaux, applis et sites internet de rencontre.
Cependant, depuis plusieurs années, les professionnels de santé voient augmenter la part de patientes et patients consultant suite à cette pratique. En effet, cette dernière s’est montrée au fil du temps à risque d’addiction, soit liées aux substances consommées, mais aussi à des addictions comportementales, sexuelle notamment. Il a été observé chez certaines personnes des pertubations massives du fonctionnement global (repli sur soi, difficultés professionnels et/ou de formations, syndromes dépressifs, difficultés et dysfonctions sexuelles…).
A l’ensemble de ces troubles, une plus forte prévalence autour des IST (Infections Sexuellement Transmissibles) a été retrouvée par plusieurs études dans le cadre de la pratique du Chemsex. L’altération de l’état de conscience habituel aboutit parfois à une moindre vigilance autour de ces problématiques, et favorise l’infection par le VIH, les hépatites (A, B et C), la syphilis ou encore les gonorrhées/chlamydia… Des solutions existent, dont la PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition au VIH), pour vous protéger quelques soient vos pratiques : https://www.aides.org/les-outils-de-prevention-vih-sida.
L’étude Sea, Sex and Chems est donc organisée avec l’espoir de pouvoir limiter les risques autour de cette pratique et de proposer des éléments cliniques pour permettre aux soignants de dépister les risques liés à la pratique. Si vous vous sentez concernés, n’hésitez pas à vous rendre sur la page « Où consulter si vous avez besoin d’aide ? » sur notre site.